Les parcours incontournables pour une immersion forestière
1. Le grand tour de la Forêt de Beinheim et du Delta de la Sauer
- Distance : environ 32 km
- Niveau : facile à moyen (chemins stabilisés, quelques portions sablonneuses en été)
- Dénivelé : moins de 120m positif
C’est ici que la Sauer, rivière jadis capricieuse et redoutée pour ses crues, se fraie un ultime chemin entortillé entre prairies et sous-bois avant de s’offrir au Rhin. Le circuit, balisé par le club vosgien (losange vert/blanc/vert), suit les méandres – les anciens « armés » – et propose de s’immerger dans la forêt de pins, particulièrement belle au printemps quand les ajoncs jaunes tapissent les lisières. Près de la Passerelle de Munchhausen, on peut entendre, quelques semaines par an, le craquement sonore du balbuzard pêcheur à la chasse (observation depuis la Tour de la réserve, jumelles recommandées !).
Ce parcours est prisé des naturalistes pour la diversité d’oiseaux d’eau observés à l’embouchure (la zone du Delta, classée réserve Ramsar selon Ramsar.org), mais aussi des familles qui apprécient le calme, la forêt ajourée et les tables de pique-nique ombragées (notamment près de la Maison de la Nature). De nombreux panneaux d’interprétation jalonnent la route.
2. L’itinéraire Lauterbourg – Forêt du Bienwald
- Distance : 29 km (aller-retour jusqu’à la limite de la forêt allemande)
- Niveau : intermédiaire (montées douces, allées forestières parfois profondes l’hiver)
Depuis le port de plaisance de Lauterbourg, agréable point de départ (parking, point d’eau, aire de jeux), on rejoint l’intrigante Forêt du Bienwald. De ce vaste massif frontalier, les sentiers français s’enfoncent vers l’est, frôlant d’anciens repaires de contrebandiers. C’est d’ailleurs dans ces bois que le naturaliste local Jean-Philippe Matt* a signalé la présence régulière du chat sauvage européen, espèce discrète que l’on reconnaît à la raideur de sa queue rayée. Il m’a confié : “Parfois, on aperçoit leurs traces dans des ornières laissées par les tracteurs. Avec de la chance et du silence…”
Côté patrimoine, le circuit offre la découverte des bunkers de la Ligne Maginot aquatique (visibles près de Mothern) et la chapelle Saint-Antoine, coincée dans la verdure aux abords du village du même nom. Le paysage oscillant entre futaies claires et clairières herbacées crée une vraie variété.
3. La traversée des Bois de Seltz jusqu’au Rhin
- Distance : 26 km en boucle depuis Seltz
- Niveau : facile – plat, tout public
Seltz, ancienne cité médiévale et port rhénan, ouvre la voie d’un itinéraire historique et paysager. On traverse le bois communal, planté majoritairement de chênes et de robiniers, fréquenté par les écureuils roux, puis on parvient à la berge du Rhin. Le fleuve, ici, est tumultueux : en période de hautes eaux, il gronde et embaume les berges d’une odeur de vase mêlée à celle des saules. À l’automne, les champignons (cèpes, trompettes de la mort, girolles – toujours avec discernement) attirent les connaisseurs. Certains anciens racontent y avoir vu des “galets bleus”, du vert-de-gris laissé par les boulets médiévaux (source : témoignage de Roger, habitant de Seltz).
L’itinéraire croise un ancien gué – le passage du bac de Seltz, dont l’histoire industrielle est résumée sur place. Pause possible à la Guinguette du Bac, ambiance décontractée, avant de revenir par la digue, où la lumière de fin de journée est somptueuse.
4. Alternance forêt et étangs : circuit de Scheibenhard
- Distance : 23 km (possible d’allonger, variantes pour les plus sportifs)
- Niveau : facile, variantes VTT possibles
À la frontière allemande, le village double de Scheibenhard/Scheibenhardt propose une immersion unique : le sentier (balisé CV67) file à la fois sous la canopée et le long de chapelets d’étangs où s’ébattent libellules et grèbes huppés. L’atmosphère changeante – rosée matinale, effluves de terre noire, résonance feutrée du bruit des pneus sur les aiguilles de pins – ne laisse personne indifférent.
Ici, l’Association des Pêcheurs anime régulièrement des journées nature : un membre, Monsieur Grosshans, aime conter l’histoire “du brochet géant” soi-disant aperçu dans l’Étang du Moulin… Le relief plat du circuit le rend idéal pour une escapade en famille ou pour les amateurs de photo animalière (attention, périodes de nidification de mars à juin, bien rester sur les chemins balisés – source : Alsace à vélo).